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ĂŰĚŇTV Labs 02-21-2019

ĂŰĚŇTV Labs a lancĂ© un grand chantier de recherche visant Ă  catĂ©goriser les appareils IoT sur des critères de sĂ©curitĂ© et de vie privĂ©e. Ses travaux portent notamment sur les technologies IA et de reconnaissance de formes.

Avesta Hojjati
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Nous sommes aujourd’hui entourĂ©s d’appareils capables d’enregistrer les sons ambiants sans notre consentement, de prendre des photos Ă  notre insu et de transmettre nos donnĂ©es sans notre permission. En d’autres termes, le digital a des yeux et des oreilles partout. On regroupe souvent ces appareils sous l’appellation « d’objets connectĂ©s Â», eux-mĂŞmes partie intĂ©grante d’un nouvel Ă©cosystème baptisĂ© « Internet des objets Â», ou IoT (Internet of Things). Alexa d’Amazon, camĂ©ras intelligentes de Nest, thermostats intelligents… ces nouveaux outils du quotidien grignotent lentement mais sĂ»rement notre espace personnel.

Il y a peu, des chercheurs se sont rendus compte qu’Alexa pouvait enregistrer les sons ambiants sans le consentement des utilisateurs. Bien que ce type de fonctionnalité rende l’enceinte plus efficace, elle . Tout d’abord du point de vue du respect de la vie privée. Nichée dans un coin de votre cuisine, la petite Alexa peut enregistrer, stocker et traiter toutes les conversations qu’elle entend… Ensuite, il y a la question de la sécurité. Alexa pourrait notamment enregistrer puis répéter des commandes lancées par l’utilisateur pour activer ou désactiver d’autres objets connectés de la maison. On sait par exemple que l’enceinte connectée peut très bien activer et désactiver un système de sécurité.

Enfin, il existe d’autres problématiques de confidentialité associées à des appareils comme les robots aspirateurs. Sachant que ces aspirateurs intelligents peuvent enregistrer et transmettre les dimensions de toutes les pièces de la maison, tout cybercriminel . L’aspirateur est livré avec un nom d’utilisateur et un mot de passe par défaut, ce qui rend sa compromission particulièrement aisée. Et ce n’est là qu’un exemple parmi tant d’autres d’empiètement sur la vie privée et de danger pour la sécurité des utilisateurs.

Chez ĂŰĚŇTV Labs, nous travaillons actuellement sur diffĂ©rentes mĂ©thodes de catĂ©gorisation des appareils IoT en fonction de leur atteinte potentielle Ă  la vie privĂ©e et de leurs vulnĂ©rabilitĂ©s de sĂ©curitĂ© connues. Ces recherches s’appuient notamment sur l’intelligence artificielle et la reconnaissance de formes pour analyser le comportement des appareils IoT dans divers environnements.

Ce qui transparaît clairement pour le moment, c’est que l’on a grandement sous-estimé les capacités des appareils IoT à enregistrer et transmettre les données des utilisateurs sans leur consentement. En outre, le manque de procédures de sécurité dignes de ce nom, telles que l’authentification, augmente la vulnérabilité des objets connectés. On peut raisonnablement en conclure que nous sommes peut-être en train d’équiper nos maisons de mouchards susceptibles de nous causer énormément de tort. Il est donc essentiel de se demander si l’utilité de ces appareils vaut réellement de telles concessions sur les questions de vie privée et de sécurité.

Comme l’indique la rĂ©cente enquĂŞte de ĂŰĚŇTV sur l’état de l’IoT en 2018, la sĂ©curitĂ© des objets connectĂ©s est au cĹ“ur des prĂ©occupations de la plupart des organisations. Toutefois, nombre d’entre elles ne savent toujours pas comment s’y prendre ni oĂą investir. RĂ©sultat, un fossĂ© se creuse entre les entreprises en pointe dans la sĂ©curitĂ© IoT et celles qui ont pris du retard et finissent par en payer le prix fort.

Si certaines entreprises trouvent qu’une bonne sécurité coûte cher (65 % des entreprises sondées déclarent trouver le chiffrement trop onéreux), le fait est qu’il leur en coûtera bien plus de faire l’impasse sur la sécurité de l’IoT. Dans les entreprises les plus touchées, on a relevé pas moins de 34 millions de dollars de pertes sur deux ans. Le jeu n’en vaut vraiment pas la chandelle.

Et la pression ne fait que s’accentuer à mesure que les attaques basées sur l’IoT parviennent à provoquer . Lorsque l’économie nationale ou la santé publique sera menacée, les entreprises seront bien forcées d’agir. , la U.S. Food & Drug Administration, et le gouvernement japonais travaillent déjà sur un meilleur encadrement juridique des appareils IoT.

Même s’ils est extrêmement complexe de protéger les consommateurs contre tous les abus de sécurité et d’invasion de la vie privée par les appareils IoT, nous disposons aujourd’hui de technologies capables de protéger ces appareils contre les accès non-autorisés et les authentifications illégitimes. L’une d’entre elles consiste à utiliser des méthodes d’authentification basées sur des certificats numériques ou une infrastructure à clés publiques (PKI) pour remplacer les noms d’utilisateur et les mots de passe. La signature de code permet également de sécuriser les démarrages et les mises à jour du firmware à distance, garantissant ainsi l’intégrité du code et l’absence de tout malware sur l’appareil.

Dans les prochains mois, ĂŰĚŇTV Labs publiera les rĂ©sultats de ses expĂ©rimentations dans les domaines de la confidentialitĂ© et de la sĂ©curitĂ© de l’IoT. L’objectif de cette dĂ©marche est de sensibiliser le public aux enjeux de sĂ©curitĂ© et de confidentialitĂ© de l’IoT, mais aussi aux solutions innovantes qui permettent dĂ©jĂ  d’écarter les vulnĂ©rabilitĂ©s existantes.

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